Fin du support Windows 10

Introduction

Dans cet article, vous apprendrez :

  1. Ce que signifie cette fin de support
  2. Les risques encourus pour les utilisateurs
  3. Comment vérifier si un PC est compatible avec Windows 11
  4. Que faire si un PC n’est pas compatible : les alternatives

1. Que signifie “fin de support” pour Windows 10 ?

Quand un éditeur annonce la fin du support d’un système d’exploitation, cela englobe plusieurs dimension importantes :

  • Plus de mises à jour de sécurité : les nouvelles vulnérabilités découvertes ne seront plus corrigées.
  • Plus de correctifs de bugs ni de patchs de stabilité.
  • Plus de support technique officiel (hotline, dépannage par Microsoft).
  • Pas de nouvelles fonctionnalités ou améliorations futures.
  • Potentiellement, les éditeurs tiers (applications, antivirus, pilotes) cesseront progressivement le support sur Windows 10.

Concrètement : votre PC fonctionnera encore, mais il sera de plus en plus vulnérable à mesure que le temps passe et que les menaces évoluent.

Le Centre gouvernemental de surveillance et d’alerte (CERT-FR) rappelle qu’après le 14 octobre 2025, les nouvelles vulnérabilités identifiées sur Windows 10 ne seront pas corrigées pour ce système. cert.ssi.gouv.fr


2. Les risques à continuer d’utiliser Windows 10 après la date de fin

Utiliser Windows 10 sans support expose à plusieurs risques critiques :

a) Risques de sécurité majeurs

Sans correctifs, les failles récemment découvertes (zero-days, vulnérabilités dans les librairies système, etc.) deviennent des portes ouvertes pour les cyberattaquants. On peut souffrir de :

  • Malwares et ransomwares exploitant des failles non patchées
  • Piratage, exfiltration de données personnelles ou sensibles
  • Privileges escalation (élever les droits d’un utilisateur malveillant)
  • Exploits ciblés sur les versions non maintenues

b) Compatibilité logicielle décroissante

Les éditeurs de logiciels et pilotes vont petit à petit arrêter de tester ou supporter leur logiciel sur Windows 10. Les nouvelles versions peuvent ne plus fonctionner correctement, voire cesser de s’installer. Les pilotes matériels (cartes graphiques, cartes réseau, etc.) pourraient ne plus recevoir de mises à jour pour Windows 10.

c) Dégradation de la stabilité et performance

Les bugs non corrigés peuvent s’accumuler, entraîner des instabilités, des fuites mémoire ou des crashs. L’absence de correctifs peut aussi rendre le système plus fragile face aux attaques ou aux conflits logiciels.

d) Perte de compatibilité avec d’autres services Microsoft

Par exemple, Microsoft prévoit également que certaines applications comme Microsoft 365 ne seront plus officiellement supportées sous Windows 10 après la date de fin (elles “continueront de fonctionner”, mais sans garantie de compatibilité) The Verge


3. Comment savoir si un PC est compatible avec Windows 11 ?

Avant de passer à Windows 11, il faut vérifier que le matériel de votre PC répond à ses prérequis. Microsoft fournit l’outil PC Health Check pour cela. Microsoft Support+3Microsoft Support+3tdxtech.com+3

a) PC Health Check (outil officiel)

  • Téléchargez et installez l’application.
  • Ouvrez-la, et utilisez l’option “Check now” pour voir si votre PC est éligible à Windows 11.
  • L’outil indique les critères qui passent ou échouent, par exemple le TPM, le processeur, la mémoire, le démarrage sécurisé, etc. Microsoft Support+2tdxtech.com+2

Si l’outil indique que votre PC n’est pas compatible, il affiche quelles caractéristiques posent problème (ex. “TPM non détecté”, “processeur trop ancien”, “absence de Secure Boot”, etc.).

b) Alternatives / outils tiers

Si PC Health Check ne fonctionne pas ou vous souhaitez une autre vue :

  • WhyNotWin11 : outil open source qui affiche clairement les critères (CPU, TPM, Secure Boot, RAM, stockage, etc.) MiniTool+2Windows 11 Forum+2
  • Win11SysCheck : outil léger en ligne de commande qui indique les raisons d’incompatibilité. TECHCOMMUNITY.MICROSOFT.COM+1
  • Pour les environnements professionnels / entreprises : Microsoft Endpoint Manager (Intune) ou les outils d’évaluation de compatibilité (Windows Assessment and Deployment Kit, ADK) permettent de scanner plusieurs machines à la fois. tdxtech.com

Critères importants à vérifier
Voici quelques-uns des paramètres matériels que Windows 11 exige ou recommande :

ComposantCritère requis pour Windows 11
Processeur (CPU)1 gigahertz (GHz) ou plus, 2 cœurs minimum dans un processeur 64 bits compatible
TPM (Trusted Platform Module)Module TPM version 2.0 (ou équivalent)
Démarrage sécurisé (Secure Boot)Doit être activé
RAM4 Go ou plus
Stockage64 Go ou plus (avec marge pour le système)
Carte graphiqueCompatible avec DirectX 12 / WDDM 2.x
FirmwareUEFI (pas BIOS hérité)
Résolution d’écran720p minimum, écran de plus de 9″ en diagonale, support de 8 bits par canal

Si votre machine échoue sur un ou plusieurs de ces critères, l’outil de compatibilité vous l’indiquera.


4. Que faire si un PC n’est pas compatible avec Windows 11 ?

Si votre ordinateur ne respecte pas les critères de Windows 11, vous avez plusieurs options :

4.1 Profiter de la période de transition via ESU (Extended Security Updates)

Microsoft propose un programme ESU pour étendre la période de mises à jour de sécurité critiques. Certaines conditions s’appliquent :

  • Vous devez disposer d’une version légitime de Windows 10 (dernière version 22H2). itjustgood.com+2Windows Blog+2
  • L’adhésion au programme ESU peut être gratuite pour les utilisateurs dans l’Espace Économique Européen (EEE) sous certaines conditions (compte Microsoft, etc.). Microsoft Support+3Le Monde.fr+3NordVPN+3
  • Ce programme ne fournit que des correctifs de sécurité critiques — aucun nouveau bogue, améliorations ou support technique complet.
  • La gratuité est limitée dans le temps (généralement un an) pour les particuliers. Le Monde.fr+2itjustgood.com+2

L’ESU peut constituer une solution temporaire, permettant de gagner du temps pour planifier une migration.

4.2 Migrer vers un nouveau PC / matériel compatible

Si votre machine est trop ancienne pour être adaptée à Windows 11 (ex : CPU très ancien, absence de TPM, etc.), la meilleure solution est souvent de remplacer le matériel par un PC moderne compatible Windows 11.

4.3 Installer un système d’exploitation alternatif

Si vous ne pouvez pas (ou ne voulez pas) migrer vers Windows 11, d’autres OS peuvent donner une seconde vie à l’ordinateur :

  • Linux : distributions comme Ubuntu, Linux Mint, Fedora, Debian, etc. Ces OS sont souvent plus légers, bien maintenus, et peuvent fonctionner sur du matériel modeste.
  • ChromeOS Flex : version allégée de ChromeOS, adaptée pour transformer des PC plus anciens en systèmes simples et rapides (basés sur navigateur). Certains articles français recommandent ChromeOS Flex pour les machines non compatibles Windows 11. francoischarron.com+2itjustgood.com+2
  • D’autres distributions spécialisées (ex : Zorin OS, elementary OS) se veulent “amicales” pour les utilisateurs provenant de Windows.

Ces alternatives permettent souvent de conserver l’ordinateur plus longtemps, sans avoir à subir les risques liés à l’absence de support.


5. Plan de migration conseillé

Pour une transition sûre et progressive, voici une feuille de route suggérée :

  1. Audit de vos PC : vérifiez la compatibilité de chaque machine via PC Health Check, WhyNotWin11 ou Win11SysCheck.
  2. Catégorisation :
    • PC compatibles → migrer vers Windows 11
    • PC non compatibles mais encore corrects → envisager ESU ou alternative (Linux, ChromeOS Flex)
    • PC trop anciens ou obsolètes → remplacement ou reconditionné
  3. Sauvegarde complète : avant toute migration, sauvegardez vos données, paramètres, applications essentielles.
  4. Test de migration : sur un PC pilote, tester la transition vers Windows 11 ou l’alternative choisie, vérifier compatibilité des applications, des périphériques, etc.
  5. Déploiement progressif : migrer par lot selon les priorités, en prévoyant le support utilisateur.
  6. Formation / accompagnement : sensibiliser les utilisateurs aux changements (interface, nouveaux usages, etc.).
  7. Surveillance : après migration, surveiller les incidents, incompatibilités logicielles, retours utilisateurs.

Conclusion

Faille critique OpenSSH CVE-2025-43832 — corrigez-la avant qu’il ne soit trop tard !


⚠️ Ce qu’il faut savoir sur la faille CVE-2025-43832

Découverte début octobre 2025, CVE-2025-43832 affecte les versions OpenSSH 10.x antérieures à 10.1.
Le problème se situe dans la gestion mémoire du service sshd : un buffer overflow (dépassement de mémoire tampon) peut être déclenché par une requête SSH spécialement conçue.
En clair, un attaquant non authentifié peut provoquer une corruption mémoire et prendre le contrôle du processus SSHD.

Les premières analyses (CWE-120 – Buffer Copy without Checking Size of Input) estiment la gravité à 9,8/10 sur l’échelle CVSS. Pour un service exposé sur Internet par défaut, c’est une alerte rouge.

En résumé :

  • Versions vulnérables : OpenSSH < 10.1
  • Type : exécution de code arbitraire à distance
  • Niveau de gravité : critique
  • Vecteur : non authentifié (avant login SSH)
  • Impact : prise de contrôle du processus sshd

🎯 Pourquoi cette faille est si dangereuse

OpenSSH, c’est la porte d’entrée de la quasi-totalité des serveurs Linux dans le monde.
Une faille sur ce composant, c’est un peu comme si on découvrait une clé universelle capable d’ouvrir toutes les serrures d’un immeuble.

En cas d’exploitation réussie, un attaquant pourrait :

  • exécuter du code arbitraire avec les privilèges du service SSH,
  • installer une porte dérobée persistante,
  • voler des identifiants ou injecter des commandes dans la session root,
  • désactiver les protections (firewall, auditd, fail2ban, etc.),
  • et dans certains cas, prendre le contrôle total du serveur.

🛠️ Comment corriger la faille CVE-2025-43832

✅ 1. Mettre à jour OpenSSH immédiatement

La version OpenSSH 10.1 corrige officiellement la vulnérabilité.
La mise à jour doit être appliquée dès que possible, via le gestionnaire de paquets de votre distribution.

Sous Debian / Ubuntu :

Sous RHEL / CentOS / AlmaLinux :

Sous Arch Linux :

💡 Astuce : si ta distribution n’a pas encore publié le correctif, surveille les backports ou compile OpenSSH 10.1 depuis les sources officielles (https://www.openssh.com).

⚙️ 2. Si tu ne peux pas patcher tout de suite…

Si tu es dans un environnement de production où la mise à jour immédiate est compliquée, applique au minimum ces mesures d’atténuation temporaires :

🔒 Restreins l’accès SSH :
autorise uniquement les IP internes ou connues via iptables / ufw / firewalld.
Exemple :

🔐 Désactive les fonctions inutiles :
coupe le tunneling, le X11 forwarding ou le agent forwarding si tu ne t’en sers pas.
Dans /etc/ssh/sshd_config :

🕵️‍♂️ Surveille les logs d’authentification :

Regarde les erreurs suspectes du type “buffer overflow”, “connection reset” ou des IP inconnues.

🧩 Bonnes pratiques SSH à (re)mettre en place

Même corrigée, cette faille rappelle l’importance de durcir les accès SSH.
Voici les recommandations que j’applique systématiquement sur mes audits de sécurité et que tu devrais aussi adopter :

Bonnes pratiquesDescription
Désactiver l’accès rootUtilise un utilisateur dédié avec sudo plutôt que root en SSH.
Authentification par cléDésactive complètement les mots de passe (PasswordAuthentication no).
Changer le port SSHPas une protection absolue, mais utile contre les scans massifs.
Limiter les utilisateurs autorisésDans sshd_config : AllowUsers admin@192.168.0.*.
Bloquer les tentatives répétéesActive fail2ban ou crowdsec avec une règle spécifique SSH.
Surveiller les connexionsInstalle un outil comme logwatch, lynis, ou osquery pour analyser les connexions SSH.
Segmenter le réseauNe jamais exposer un serveur critique directement sur Internet. Passe par un bastion ou VPN.

🧰 Exemple de configuration sécurisée (sshd_config)

Cette configuration simple élimine déjà 90 % des attaques de script kiddies.

🧾 Vérifier la version d’OpenSSH installée

Tu peux savoir si ton serveur est vulnérable avec :

Si la version affichée est inférieure à 10.1, ton système est exposé.
Un scan rapide via nmap ou shodan.io peut aussi révéler les serveurs vulnérables.

💬 Pour aller plus loin : renforcer la supervision

Surveille tes services SSH avec un outil comme :

  • Wazuh ou TheHive pour les alertes de sécurité,
  • Grafana + Prometheus pour les métriques d’activité,
  • ou EveBox si tu utilises déjà Suricata dans ton réseau (idéal pour corréler les attaques SSH).

La détection précoce d’un comportement anormal (connexion brute-force, erreurs de protocole, crash du service SSHD) permet souvent de repérer une exploitation avant qu’elle ne fasse des dégâts.



👉 En résumé :

  • 🔥 Faille critique (CVE-2025-43832) sur OpenSSH < 10.1
  • 💀 Risque : exécution de code à distance
  • 🧩 Solution : mise à jour vers OpenSSH 10.1
  • 🛡️ Bonus : durcir la conf SSH, filtrer les accès, surveiller les logs